- ORLÉANS
- ORLÉANSORLÉANSChef-lieu du département du Loiret, ancienne capitale de l’Orléanais, capitale de la région Centre, Orléans comptait 104 841 habitants au recensement de 1990, l’agglomération 239 854.La ville occupe sur la Loire une position privilégiée. Au point où la circulation du nord (Paris, Flandres) «s’ouvre en ciseaux» sur le fleuve, guidée par son inflexion, elle commande dès l’Antiquité des relations maîtresses avec la Bretagne, le Sud-Ouest, le Centre, le Sud-Est (Genabum). Étape routière, elle est aussi, deux mille ans durant, au point de rupture de charge d’une navigation active et du roulage, un riche entrepôt. Une belle percée urbanistique (place du Martroi, rue Royale, pont George-V) puis la bifurcation et le triage ferroviaire des Aubrais (lignes Paris-Bordeaux et Paris-Toulouse) consacrent son rôle de transit. Sous ses murs passe l’autoroute A10 (Aquitaine) et elle est, depuis 1990, située sur une des lignes du T.G.V.-Atlantique (ce qui permet une migration quotidienne de milliers d’Orléanais vers Paris).À partir du XIIIe siècle, Orléans est éclipsée par Paris. Le chemin de fer, en ruinant la batellerie dans les années 1850, porta aussi atteinte à sa fonction d’entrepôt. Orléans a vécu pendant un siècle des heures graves. Ses industries (raffineries de sucre, fabriques de cire, tanneries, coiffes ottomanes, toiles peintes, moulins à papier) disparaissent. Se repliant sur elle-même, elle n’est plus que la trente-neuvième ville française en 1962, alors qu’elle était la seizième en 1851.Orléans s’est ressaisie. Entre val de Loire maraîcher, Beauce céréalière et Sologne herbagère, elle a resserré ses liens avec ses campagnes (marché-gare d’intérêt national de Saran, foire-exposition). L’emprise foncière de sa bourgeoisie sur la Beauce et la Sologne, l’attrait cynégétique de la Sologne, la faveur des résidences secondaires à moins de deux heures de Paris soutiennent un lucratif marché bancaire, immobilier et d’assurances. Promue capitale de la région Centre en 1960, elle a ajouté à son rôle de chef-lieu de département des fonctions nouvelles, dont certaines sont nées de la décentralisation (préfecture de région, académie, université, cour d’appel, centre de traitement des chèques postaux à La Source). Souvent éprouvée dans l’histoire, Orléans n’offre qu’un patrimoine touristique assez mince (cathédrale Sainte-Croix, église Saint-Aignan, hôtel de ville Renaissance, maisons du XVIe siècle, musées), mais elle fête dans la liesse (le 8 mai) le souvenir de sa libération de 1429 par Jeanne d’Arc.Les emplois du secteur tertiaire sont majoritaires; des établissements (banques, sociétés d’assurances, caisses de retraite, les secteurs administratifs de grandes entreprises telles qu’I.B.M.) ont opéré leur décentralisation parisienne dans l’agglomération. Le secteur primaire est réputé pour ses productions fruitières, légumières et surtout horticoles (roseraies et pépinières).L’industrie s’est développée. Ses fabrications se sont diversifiées: appareils électroménagers, moteurs et palans électriques, électronique, informatique, pièces automobiles, machines agricoles, tracteurs, fonderies, pneumatiques, verreries, spécialités pharmaceutiques, tabacs, conserveries, biscuiteries, lingerie, imprimeries. Sept zones industrielles ont accueilli des entreprises nouvelles.De la ville ancienne, marchande et bourgeoise, ceinte par un mail ombragé, ouvert à l’emplacement du dernier rempart, le peuplement a gagné, depuis la fin du XIXe siècle, la périphérie pour déborder sur une douzaine de communes. Sur un fond d’habitat individuel, longtemps quasi exclusif, s’est partout imposé, depuis 1950, le collectif de masse. Toute une ville nouvelle, La Source (Orléans II), est née au sud-est de l’agglomération, groupant sur 700 hectares des milliers de logements, un campus universitaire, des centres de recherche (privés ou publics: C.N.R.S., B.R.G.M., I.N.R.A.), une zone industrielle. Toujours retenue dans son essor par le voisinage de Paris, mais stimulée par son esprit d’entreprise, son audience régionale sur six départements, sa volonté de croissance, Orléans a surmonté ses épreuves passées.Orléans(maisons d') nom de quatre familles princières de France.d1./d La première eut pour unique représentant Philippe (1336 - 1375), cinquième fils du roi Philippe VI de Valois, qui reçut le duché d'Orléans en apanage (1344) et mourut sans héritier.d2./d La deuxième fut fondée par Louis Ier (1372 - 1407), frère de Charles VI, qui reçut le duché en 1392. Il fut tué par les partisans de Jean sans Peur, ce qui déclencha la guerre entre les Armagnacs et les Bourguignons.————————Orléans(île d') île du fleuve Saint-Laurent, au N.-E. de la ville de Québec; 190 km²; 6 800 hab.————————Orléansv. de France, ch.-l. du dép. du Loiret et de la Région Centre, sur la Loire; 107 965 hab. Centre comm. et industr.— Cath. Ste-Croix. Hôtel de ville du XVIe s. Forêt au N.-E. de la ville.— L'anc. cité gauloise Cenabum, évêché au IVe s., devint avec Clovis la cap. du royaume d'Orléans. Assiégée par les Anglais en 1428, elle fut délivrée par Jeanne d'Arc en 1429.⇒ORLÉANS, subst. fém.Étoffe légère, d'origine anglaise, faite de laine et de coton et employée pour confectionner des vêtements d'été pour hommes. Il portait l'été des vêtements d'orléans noire, et l'hiver un paletot bleu foncé auquel on avait recommandé de ressembler au paletot de tout le monde (GAUTIER, Hist. romant., 1872, p.74).— [P. ell. de tissu] Toutes les ménagères (...) donnaient assaut aux occasions, aux soldes et aux coupons (...). Des mains en l'air, continuellement, tâtaient «les pendus» de l'entrée, un calicot (...), une grisaille (...), surtout un orléans à trente-huit centimes (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p.617).Rem. Orléans, subst. masc. [Peut désigner un vin de la région d'Orléans] Hier ou demain trois paires d'amis se seront régalés du gigot à l'eau et du rognon de Pontoise, arrosés d'Orléans et de Médoc (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p.176).Prononc. et Orth.: [
], [
] (< prononc. à l'angl.). Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1825 «vin qui est produit dans cette région» (BRILLAT-SAVARIN, loc. cit.); 2. 1850 «étoffe» (Journ. des demoiselles, sept., p.281-2 ds QUEM. DDL t.16). 1 du nom de la ville d'Orléans, sur la Loire, dont la région produit ce vin apprécié dès le Moy. Âge (cf. vin orlenois 3etiers XIIIe s. Thèbes, var. ms. P, éd. L.Constans, t.2, p. 205, 12261; v. aussi Ch. CUISSARD, Le Vin orléanais dans la poésie et dans l'histoire ds Mém. de la Sté d'Agric., Sc., Belles-Lettres et Arts d'Orléans, 3e série, t.5, n° 1, pp. 59-99). 2 nom prob. imaginé par un fabricant à des fins publicitaires, le mot étant att. antérieurement en angl. (1844 ds NED), cf. FEW t.7, p.417b.
1. orléans [ɔʀleɑ̃s] (d'après la prononc. anglaise et parfois avec l'orth. orléance) n. f. invar.ÉTYM. 1850; du nom de la ville.❖♦ Étoffe légère de laine et de coton, d'origine anglaise. || Robe, veste d'été en orléans.➪ tableau Noms et types de tissus.————————2. orléans [ɔʀleɑ̃] n. m.ÉTYM. 1825, Brillat-Savarin; du nom de la ville.❖♦ Vx. Vin d'Orléans (estimé au déb. du XIXe siècle).
Encyclopédie Universelle. 2012.